2. A une jeune fille de dix-huit ans, numéro 0, rue de l’« Incertitude »
Les cheveux bruns sont en harmonie parfaite avec ton visage blanc, froid, sans vie. Je mérite ta reconnaissance. Je t’ai sauvée, je t’ai tirée d’un mauvais pas : du suicide. Tu dois m’en être reconnaissante. Je t’ai aidée à répondre aux plus terribles questions de la vie : vaut-il la peine que je vive ? Et si je me coupe les veines ? Et si je prends tous ces médicaments ? Et si je ne meurs pas et que j’aie la malchance d’arriver a l’hôpital ? Toutes les choses vont-elles changer en mieux ? Je te dirais – rien ne sera en ta faveur, personne ne sera auprès de toi. Tes parents continueront de te considérer une folle femme capricieuse et ils ne te comprendront jamais (crois-moi, ils auront encore une raison pour te proposer un psychiatre) ; tes collègues seront toujours les imbéciles et ils ne cesseront pas de se moquer de plus en plus de toi, jusqu’à ce que tu finisses à souhaiter leur mort ; les professeurs vont te traiter de la sorte – une rebelle, une inadaptable, un parasite de la société, une femme sans avenir. Tu es une cause perdue !
Tu disais que tout ce que tu fais est erroné. Même ton suicide aurait été une erreur. Mais pourquoi ? Parce-que tu aurais joui de la publicité – imagine-toi les titres des journaux : « Une jeune femme de dix-huit ans se coupe les veines dans la toilette du lycée ». Tu serais sortie de cet anonymat que tu adores ; on aurait parlé seulement de ton histoire, même les inconnus. Rien de plus dégoûtant : tout le monde sera au courant de ton échec derrière un soi-disant « acte de courage ».
Je t’ai éloigné de l’obscurité de la vie,
Je t’ai fait ouvrir les yeux et
J’ai chassé ton incertitude.
Tu as encore à faire une seule chose :
RIRE DE CEUX QUI EVITENT LA MORT !
(Ecrit par Laura Raicu, une chère amie)
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